Vaisselle végétale : faire le bon choix pour la planète

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Doucement, mais sûrement, l’ère du tout-jetable semble peu à peu passer derrière nous. Entamée durant les Trente Glorieuses, elle était alors synonyme de progrès et de modernité, donnant une place de plus en plus importante dans notre quotidien aux produits jetables, dont la vaisselle faisait partie. La cause de cet engouement : le recours au plastique, un matériau bon marché et léger, massivement utilisé pour la fabrication d’objets à usage unique. Pourtant, si le côté pratique l’a longtemps emporté, on se rend aujourd’hui compte de leur impact sur l’environnement et le climat. D’ailleurs, depuis 2020, les gobelets, verres, assiettes jetables, pailles et couverts en plastique ont été progressivement interdits.

Coco et amidon de maïs

Dans un monde où une consommation responsable et zéro déchet fait de plus en plus d’adeptes, la tendance a toute sa place en cuisine. Pour la vaisselle, le plastique à usage unique est désormais de l’histoire ancienne et la vaisselle végétale tire son épingle du jeu, comme l’explique Cédric Loix, directeur du développement de Compos’Table, distributeur de vaisselle végétale auprès des professionnels : « Ce type de vaisselle présente plusieurs avantages par rapport au plastique. Déjà, si elle est enfouie, elle finit par se biodégrader. Ensuite, les émissions de CO2 sont plus faibles, que cela soit à la fabrication ou à l’incinération. » Face à ce constat, de nombreuses entreprises se sont lancées depuis quelques années dans la vente de vaisselle à partir de produits 100 % naturels, parmi lesquels on trouve notamment le PLA, un matériau issu de l’amidon de maïs sans OGM. « Cela ressemble comme deux gouttes d’eau au plastique, sans en être. La vaisselle peut être transparente, elle est donc idéale pour les professionnels qui vendent des plats à emporter. En revanche, au-dessus de 40 °C, cette vaisselle commence à fondre et elle ne doit donc pas être passée au micro-ondes », explique Cédric Loix.

Dans un registre différent, Julie Chalayer a, elle, lancé il y a quelques années sa marque Monjolibol, inspirée de ses voyages passés en Asie. Alors que, chaque année, des millions de tonnes de coques de noix sont jetées, seulement 2 % sont réutilisées, le reste étant majoritairement brûlé ou laissé en décomposition, un processus qui prend 12 ans en moyenne. Pour changer les choses, l’entrepreneuse a donc eu l’idée de commercialiser des bols en noix de coco, issus de coques recyclées et totalement biodégradables, fabriqués dans des ateliers d’artisans au Viêt Nam. Julie n’est pas la seule à avoir pris cette initiative : avec Cocobols, Aurélien Flachaire, Lisa Ling et Clément Djebiri se sont aussi lancés dans la vente de bols en noix de coco faits au Viêt Nam, mais également dans la confection de couverts (fourchettes, couteaux, cuillères et baguettes) en bois de cocotier et d’ébène. Tous ont un point fort non négligeable : ils sont lavables facilement, et donc réutilisables de nombreuses fois.

Un bambou pas si naturel

Dans la grande famille de la vaisselle végétale, le bambou fait figure de grand classique. Il est l’un des plus utilisés sur le marché, que ce soit en version jetable ou réutilisable. Cette plante présente plusieurs avantages : elle pousse – et se renouvelle donc – très rapidement, des filières équitables ont été mises en place et, pour ne rien gâcher, les produits ont un design plutôt plaisant. Seulement, il y a un (gros) hic. Certains types d’assiettes, couverts et verres ne sont en réalité qu’un agrégat de fibres de bambou agglomérées entre elles grâce à une résine plastique composée de formaldéhyde et de mélamine, deux substances dangereuses pour la santé. Selon l’ONG Foodwatch, la première est reconnue cancérogène pour l’homme, tandis que la seconde peut affecter les voies urinaires ou les reins. « L’ajout de bambou à des articles en plastique entrant au contact avec les aliments peut entraîner une dégradation accélérée du plastique et la migration de formaldéhyde et de mélamine dans les aliments, parfois au-delà des niveaux de sécurité », détaille l’organisation dans un communiqué de presse. Ainsi, fin novembre dernier, la Commission européenne annonçait avoir intercepté et rappelé en Europe des milliers de produits dangereux et illégaux, alors que, dans le même temps, « les autorités des États membres ont demandé aux producteurs, importateurs et distributeurs de retirer immédiatement les articles du marché ». Malgré ces mesures mises en place, certains articles pourraient échapper à la vigilance des autorités. Heureusement, chacun peut faire la distinction entre la vaisselle 100 % en bambou et celle contenant de la résine plastique. Dans le cas de la première, on distingue à l’œil nu la structure du bois, tandis que les objets en fibres de bambou mélaminé ont un aspect lisse les rapprochant de celui du plastique. Et si vous avez malencontreusement acheté ce type de vaisselle par le passé, pas d’inquiétude : en la réservant à la consommation d’aliments froids, cela ne devrait pas poser de problème.

Des possibilités infinies

Avec Compos’Table, Cédric Loix n’a pas tenté le bambou, mais propose en revanche des assiettes en bagasse, soit le résidu des fibres de la canne à sucre. « On est sur un produit qui ressemble au polystyrène, mais sans en avoir les effets catastrophiques puisque les assiettes sont biodégradables et 100 % compostables. Elles se comportent même très bien dans un composteur individuel. » Plus rigide que la vaisselle en carton, celle en bagasse peut contenir des aliments chauds, liquides ou huileux. Dans un style similaire, on trouve aussi de la vaisselle en fibre de roseau, mais aussi en feuilles de palmier. Cette dernière est fabriquée grâce aux feuilles mortes tombées et elle est presque aussi résistante que le bois. On l’aura compris, en matière de vaisselle végétale, les possibilités semblent presque infinies. Si le bon choix est celui qui est adapté à ses besoins, le mieux reste la vaisselle réutilisable, qui ne se jette pas après la première utilisation.

© NatalyaBond/Shutterstock

Cette article est issu du Gourmand n°491.

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Sourcegourmand.viepratique.fr

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